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4 décembre 2019

[CHRONIQUE] Plaisirs coupables (AC/DC - Highway to hell, 1979 / ZZTop - Eliminator, 1982)

 

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Comme l’a dit le regretté Gilles Verlant, on peut aimer la haute gastronomie de Robuchon et s’envoyer un T-Bone steack sauce BBQ chez Buffalo Grill. On peut aimer Pink Floyd, Talking Heads ou XTC et ZZTop et AC/DC. On peut être un fin œnologue amateur de grands crus, Côtes Roties ou Clos Vougeot, et ne pas refuser une Bud au fin fond d’un saloon texan, ou se torcher au Jack Daniels (on sait que cela n’a pas très bien réussi à Bon Scott, le chanteur d’AC/DC). On peut aimer les rythmiques ultra binaires (Gimme All Your Lovin’, Sharp Dressed Man, I Got the Six, Highway to Hell, Beating Around the Bush), les guitares qui fusent comme des six coups (Gimme All Your Lovin’, Dirty Dog, Walk All Over You), les hymnes à reprendre en chœur en secouant la tête (Gimme All Your Lovin’, Highway to Hell, Girls Got Rhythm), les synthés qui tachent (Gimme All Your Lovin’, Sharp Dressed Man, Legs), les riffs bien agressifs (Got Me Under Pressure, Sharp Dressed Man, I Got the Six, Highway to Hell), les références douteuses (Legs, Girls Got Rhythm, Touch Too Much, Beating Around the Bush), les solos survitaminés (If I Could Only Flag Her Down, Girls Got Rhythm, Beating Around the Bush), les blues super crasseux (I Need you tonight, Night Prowler), les boogies revisités à la mode eighties (If I Could Only Flag Her Down) et les éructations bien dosées (Walk All Over You, Beating Around the Bush, If you want blood)…

Ainsi on peut être resté fidèle à ces deux symboles du rock adolescent un peu bas du front, et constater avec les années qu’Eliminator et Highway to Hell ont vachement bien tenu la route depuis leur sortie, à une époque où les lycéens boutonneux se rangeaient entre keupons et hardos – quand ils ne s’habillaient pas en noir corbeau. C’est l’époque où ils gravaient le nom de leurs groupes fétiches sur des tables en bois - à côté de « Flunker SS » , référence à leur prof d’allemand préférée. Ils passaient des récréations entières entassées sur des marches d’escalier du lycée Turenne à fumer des Royales, attendant mollement les épreuves du bac. Le temps a fait son œuvre, et si plus personne ne réécoute les champions des ventes de l’époque (Bon Jovi, Def Leppard et autre Mötley Crüe), on s’incline toujours devant les qualités guitaristiques d’un Billy Gibbons ou d’un Angus Young , la rythmique impéccable d’un Frank Beard, ou la gouaille d’un Bon Scott, figure éternelle du grand frère pas très recommandable mais plus déconneur que méchant.

Autres chroniques :

http://metal.nightfall.fr/index_852_ac-dc-highway-to-hell.html

http://fp.nightfall.fr/index_3595_zz-top-eliminator.html

https://www.albumrock.net/album-zz-top-eliminator-1553.html

http://clashdohertyrock.canalblog.com/archives/2009/08/20/14792684.html

AC/DC - Touch too much (avec le seul , le vrai Bon Scott)

 ZZTop - Gimme all you lovin', live à Montreux 2013

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