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25 avril 2019

[CHRONIQUE] Le peuple de l'herbe (Neil Young - Harvest, 1972 / Bruce Springsteen - The Ghost of Tom Joad, 1995)

 

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On a vite fait de résumer le rock’n roll à la rencontre du blues des escalves afro-américains et des musiques traditionnelles (“hillbilly”) des migrants venus d’Europe, que ce soit d’Irlande, d’Angleterre, d’Allemagne… Après tout il est vrai qu’Elvis a commence sa carrière en enregistrant un blues pour sa maman (That’s allright Mama, du bluesman Artur Crudup) avec un accompagnement country. Et que dire de Chuck Berry dont le premier hit (Maybellene) est une chanson country, réinterprétée dans le style d’un T-Bone Walker, le pionnier de la guitare blues électrique… C’est aller un peu vite en besogne. Le rock tel qu’il existe à partir des années 60 intègre un grand nombre d’autres influences, la plus notable étant la musique « folk », cette veine acoustique et contestataire popularisée par des pionniers, Woody Guthrie ou Pete Seeger,  chantres des ouvriers,  des déclassés et autres laissés pour compte du  grand capital. Leur vecteur le plus influent : Bob Dylan, qui atteint une grande notoriété (avec sa muse Joan Baez) au début des années 1960, dans une veine poético-contestataire.

Cette musique folk politiquement engagée (à gauche), on al’a facilement opposée à la musique des paysans des Appalaches, la country, donc. C’est oublier toutes leurs origines communes, et c’est finalement assez absurde, comme le  démontreront toute une générattion d’auteurs compositeurs à la suite de Bob Dylan, à  commencer par Neil Young (né en 1944 à Toronto, Canada) et Bruce Springsteen (né en 1949 dans le New Jersey).

Le premier enregistre son chef d’œuvre, Harvest, à Nashville, capitale de la musique country, alors qu’il soigne une blessure au dos : la musique, essentiellement acoustique et down tempo, s’en ressent. Le second consacre « The Ghost of Tom Joad » (du nom d’un personnage de Steinbeck) au folk le plus pur.

Ces deux albums sont deux fresques de l’Amérique profonde, principalement celle des campagnes et des grands espaces célébrés par John Ford, mais aussi celle des motels et des autoroutes poussiéreuses (Higway 29). Les rythmes sont alanguis (Harvest), l’instrumentation typiquement country pour le loner : steel guitar et harmonica (Out of the Weekend), violon et banjo (Are you ready for the country), soutenus par le chant si clair de la diva country Linda Rondstadt (Heart of Gold, Old Man) et ; pour le Boss harmonica et guitare sèche juste soulignées de discrètes nappes synthétiques ou de pedal steel (The Ghost of Tom Joad).

Les chansons sont autant de vignettes de l’Amérique profonde , traitées poétiquement (Young) ou dans une veine plus réaliste (Springsteen). On y croise donc des réflexions sur le temps qui passe (Old Man), les ravages de la drogue (The Needle and the Damage done), la misère et la prostitution (Balboa Park),  mais aussi des vignettes : la pénible ségrégation dans le Deep South (Alabama), la vie d’un ex taulard (Straight time), l’exode pendant le grande dépression (The new timer) la chronique d’une famille de mineurs (Yougstown), ou celle d’émigrés mexicains (Sinaloa Cowboys)…

Qu’il s’agisse du fausset de Neil Young ou du V12 vocal de Bruce (ici bridé dans un registre plus retenu qu’à l’habitude), ce sont deux voix incountournables de l’Amérique qui s’expriment dans ces deux classiques indémodables.

 

D'autres chroniques :

http://www.xsilence.net/disque-828.htm

http://fp.nightfall.fr/index_3640_bruce-springsteen-the-ghost-of-tom-joad.html

 

 

Neil Young - Are You ready for the country en live électrique (Farm Aid 1986)

 

 

 Neil Young - un classique de Dylan (Blowin in the wind) suivi de Heart of Gold (tournée européeene de 2014)

 

 

Neil Young - The Needle and the damage done (Johnny Cash Show, 1973?)

 

 

Bruce Springsteen - The Ghost of Tom Joad (Tonight show, 1995?)

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