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5 février 2012

[CHRONIQUE] L'Automne d'un Beatle (Paul McCartney - Flaming Pie, 1997)

 

flaming pie

Comment continuer à composer et interpréter lorsqu'on est un ex-Beatle - autant dire , une légende? Paul McCartney a mis plus de vingt-cinq ans à trouver un début de solution au problème, avec ce bel album, Flaming Pie, paru en 1997 . Sa discographie post-Beatles, initiée en 1970 avec un album solo éponyme officialisant la séparation des 4 de Liverpool, est en effet un exemple d'irrégularité, avec comme point commun à tous ses albums des années 70 une volonté de faire oublier la période Beatles. McCartney alternera en solo ou avec son groupe les Wings des albums de pop rustique "fait maison" (l'excellent Ram), des disques honnêtes, quasi improvisés (Wild Life), des pièces montées (Band On The Run), de la variété bon enfant (Wings at the speed of sound, Tug Of War) , voire des galettes à oublier (Pipes Of Peace). Même si on y trouve de ci de là de belles pépites (Another Day, Heart Of The Country,Tomorrow, Maybe I'm Amazed sont des chefs d'oeuvres trop méconnus), rien du niveau de sa production des sixties, et surtout une tendance récurrente à faire appel à des collaborations de tous horizons, parfois pour le moins discutables (Stevie Wonder, Michaël Jackson).

En 1987, coïncident avec la réédition en CD des albums des Fab Four, changement de stratégie : Flowers In The Dirt (produit par Elvis Costello) et Off The Ground n'hésitent pas à proposer des titres très typés Beatles (My Brave Face,Hope Of Deliverance, C'mon People), le live Tripping the Live Fantastic proposant carrément des reprises de leurs plus grands tubes  (de Hey Jude à Let It Be). La production eighties (synthés, sections de cuivre)  n'a pas contribué a bien faire viellir ces deux albums, dont certins titres paraissent aujourd'hui limites naïfs. La parution de l'Anthologie des Beatles (vidéo documentaire + CD de versions alternatives) clot cette période de transition, marquée quand même par quelques titres très réussis (Put It There, We got married).

Tout celà pour dire que lorsque parait "Flaming Pie" en 1997, c'est une heureuse surprise. A 55 ans, Paulo a enfin trouvé la voie : une musique sincère , ne cherchant pas à tout prix le son à la mode, respectueux du passé sans chercher à le recopier. Cet album, assez peu connu, se réécoute toujours avec un grand plaisir.

Le titre d'introduction "The Song We were singing" est un folk-song entêtant , un peu comme Mull Of Kintyre mais en moins cliché. Deux interprètes seulement pour ce titre roots: Le fidèle Jeff Lynne (ex- ELO) aux harmonies et claviers, Paulo pour tout le reste. Ce titre installe une ambiance presque unplugged, au moins assez sobre. Il s'enchaine à The World Tonight, plus rock mais tout aussi réussi (en particulier la partie de basse), toujours en duo avec Lynne.  Nigel Godrich saura s'en souvenir pour Chaos and Creation In the Backyard, le chef d'oeuvre de 2005, exigeant de McCartney qu'il interprète tous les instruments. Le troisième titre If you Wanna, fait encore monter le tempo, cette fois en duo avec Steve Miller, auteur d'un solo de guitare pyrotechnique à la fin du morceau. On retrouve Miller sur Young Boy - plus conventionnel , et Used to Be Bad, un blues sans surprise; et Lynne sur le surprenant Flaming Pie, le bluesy Souvenir ou l'intimiste Little Willow. Sur Somedays, coproduit avec George Martin (!) c'est un petit orchestre de chambre qui se joint à la guitare espagnole de Paul pour un des meilleurs morceaux de l'album, so british (intonations celtiques, violoncelles et envolées de cor anglais).

Outre ces titres joués , quand ce n'est pas jammés, entre poteaux et au coin du feu, l'album présente également une face de McCartney intime, voire familiale, comme au bon vieux temps de Ram. Ainsi le sublime et intemporel "Calico Skies", qui aurait eu sa place sur le Double Blanc, ou Heaven On a Sunday, beau titre pop accompagné du fiston James à la guitare solo, et de sa maman Linda aux choeurs.  Rien de révolutionnaire, mais rien de déshonorant non plus : on est même ému de retrouver de ci de là une mélodie limpide dont Sir Paul a le secret, un enchainement d'accords mineurs, un riff au piano évoquant le White Album. En bref : un disque honnête.

Enfin, sur les deux titres de fin de l'album (Really Love You et le symphonique et limite pompier Beautiful Night), on est surpris par un son de batterie lourd , métronomique et familier, c'est le brave Ringo, qui vient cloturer cet album automnal, boisé et d'une belle homogénéité de très belle façon.

 

En écoute sur AllMusic : http://www.allmusic.com/album/flaming-pie-r315478

Chronique : http://www.lesinrocks.com/musique/musique-article/t/19690/date/1996-11-30/article/flaming-pie/

 The Song we were Singing (studio)

Little Willow (clip)

Somedays (studio)

 

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Commentaires
L
La chro' tape juste, bravo !
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