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Rock Notes
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2 janvier 2012

[CHRONIQUE] Le son soft rock (Dire Straits - Brothers In Arms, 1985)

       DS_Brothers_in_Arms Ecouter l'album sur Deezer : http://www.deezer.com/fr/music/dire-straits/brothers-in-arms-100047

 

       Avec sa fameuse pochette aux tons pastels montrant la guitare National O de Mark Knopfler, Brothers In Arms se révèle avec le recul être un des plus grands albums de variété-rock des eighties. Ne rien y entendre de péjoratif : le terme variété est à prendre ici au sens noble, c'est à dire un ensemble de chansons aux styles musicaux variés. Ainsi dans les années 70 de nombreux chanteurs français ont fait de la variété, mettant des textes sur des mélodies issues du jazz, de la bossa nova, de la nouvelle chanson brésilienne, des rythmes créoles, du folklore franc comtois, etc... Ici, le sieur Knopfler, qui signe paroles et musiques de tous les titres (sauf Money for Nothing, cosigné avec Sting), convoque tous les styles de la musique dite "rock". On le savait déjà adepte du style laidback de J.J. Cale, admirateur du son de guitare cristallin de Hank Marvin, auditeur admiratif de Buddy Holly et de BB King, élève du guitariste Chet Atkins, proche de Bob Dylan et Springsteen du point de vue songwriting ... On le retrouve dans cet opus imitateur du son ZZ Top (Money for Nothing, très arena rock), revisitant le rockabilly fifties (Walk Of Life), auteur de ballades jazzy (Your Latest Trick, Ride Across the River avec la crème des instrumentistes jazz fusion Mike Mainieri et les frères Brecker, piliers de Steps Ahead), le tout après une belle intro en mid-tempo, très roots (So Far Away, trop rare dans les live et compilations officielles du groupe).

         Alors, pourquoi à la réécoute ce sentiment de gêne, comme si ce Brothers In Arms avait prématurément vieilli ? La production, tout simplement. Là où l'autoproduction de Mark Knopfler avait donné un résultat très original en 1982 (Love Over Gold, trop sousestimé) , elle se révèle nocive en 1985, avec l'introduction d'un son FM à la mode de l'époque, en particulier tous ses sons de claviers correspondant avec l'arrivée de Guy Fletcher dans le groupe. L'intro de Ride Across the River avec ses sons preset de claviers made in Japan de l'époque est caricaturale, de même que la reverb qui noie les bonnes intentions de The Man's Too Strong. Il faut dire que cet album est l'un des premiers à avoir été mastérisé pour le compact-disc (il est d'ailleurs le premier best seller de l'histoire du CD) : on a donc forcé le trait des sons numériques, et rallongé à outrance des chansons pour correspondre à la capacité du CD. Globalement, on pourrait estimer que le son clinique de Brothers In Arms a aussi mal vieilli que le clip de Money For Nothing, une précurseur des clips en images de synthèse qui fait sourire vingt cinq ans plus tard.

         Malgré ces défauts, qu'on peut aussi voir comme une patine du temps, Brothers In Arms reste un incontournable des eighties, à la fois en total décalage avec la hype de l'époque (l'électropop ou le hard FM, au choix) mais aussi complètement en phase ave la génération MTV (que la chanson Money for Nothing moque paradoxalement). Et puis surtout il y a la chanson titre, qui cloture magistralement l'album, qu'on rêverait d'entendre intérpréter par un Leonard Cohen, par exemple. Comme il existe un Let It Be... Nacked, on rêverait presque d'un Brothers In Arms Unplugged, interprété au coin du feu comme Mark Knopfler a su le faire avec ses Notting Hillbillies, avant de partir vers une carrière solo... comment dire... pépère !

 

Une chronique plus sévère de Brothers In Arms ici : http://www.leseternels.net/chronique.aspx?id=524

Une chronique plus positive : http://www.albumrock.net/critiquesalbums/dire-straits-brothers-in-arms-1963.html et http://www.clashdohertyrock.fr/archives/2009/12/06/16039264.html

Clip de Money for Nothing

Brothers In Arms live (1988) au Mandela Tribute, avec Eric Clapton (g.)

 

Walk Of Life accompagné du maître Chet Atkins

 

So Far Away , en live récent. A force de boire de la Bud, on finit par jouer assis...

 

 

 

 

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Commentaires
C
Merci pour le lien !
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